Le Grand Brassac, c’est loin d’être le grand bazar !

Publié le par Marsu

 

Déjà une année est passée depuis mon baptême du trail au Grand Brassac en 2010.

Le parcours des 16km, ce dimanche là,  fut une dure épreuve, où la boue et l’inexpérience de ce genre de course m’avaient laissé un goût amer.

Mais en Septembre dernier, nous avions parié, avec Coachette et Pablo, de faire les 46 km de l’Extrême trail, c'est-à-dire 16 km de nuit en enchainant 30 km le lendemain matin, et ce, 15 jours après les 30 km du Trail du Sancy.

15h30, nous voici donc arrivés à Grand Brassac, par ce beau samedi 3 février.

Nous sommes en pleine campagne, le village se résume à un bourg sans commerce où vivent 400 âmes, une église romane, et une salle communale à une centaine de mètres. C’est là que les festivités ont lieu.

Coachette, Momo, Pablo et moi attendons Jean marc, inscrit aussi sur le 46, accompagné de Sandrine, qui fera le 30 en allure libre le lendemain.GD-Brassac.JPG

Les dossards pris, nous nous rendons dans la demeure de la personne qui nous hébergera durant la nuit.

C’est à 800 m du départ, dans une ferme tenue par un homme qui vit avec sa mère et son fils.

La campagne et l’odeur de l’enclos à vaches me rappellent mon enfance.

Dans la maison, Coachette et Sandrine dormiront sur le clic-clac, nous, sur les matelas dans la mezzanine. Puis nous voyons un jeune couple de coureurs alsaciens dans une chambre à coté.

Enfin, viendrons se rajouter 4 bretons, qui dormiront sur des matelas à coté de la cuisine. On se croirait dans une colonie de vacances … 

Une fois changé, retour à la salle.

19H00, sur la ligne de départ, frontales allumées, tout le monde tape dans ses mains alors que les fumigènes et les lasers orchestrent le son de U2, «When the street have no name »…

Quelle ambiance, je sens monter l’excitation et l’angoisse de la course .

C’est parti, quelques 300 coureurs sont encouragés par leurs compagnes, amis, villageois, bénévoles.

On décide avec Pablo de faire cette étape ensemble, de partir calmement en s’économisant pour les 30 du lendemain.

Le terrain n’est pas boueux ni trop gras, comme l’année dernière.

Je retiens la jolie métaphore du fermier qui nous parlait de sa terre :

«  Ahh, ici, la terre, elle est amoureuse : elle colle !  »

C’est très technique, beaucoup de pierres, de racines, de montées et descentes.

Au bout de plusieurs km, Pablo part devant, je décide de garder mon allure, je me réserve pour demain…

Nous arrivons au 9ème km avec ses difficultés.

Nous commençons à descendre et à remonter la colline avec des cordes. Ça tire sur les bras …

Puis nous traversons un moulin pour arriver sur un pont de singe au dessus d’une rivière.

De là, un passage souterrain  où nous devons quasiment nous mettre à 4 pattes sur le sol mouillé pour y passer. Difficile avec le camelbak…, dur pour les jambes !

Puis remontée en corde sur les plateaux. Et nous voici sur le retour.

A 500 m de l’arrivée, je retrouve Pablo, une petite tape sur l’épaule et je file sous la grande arche. 2h10 ‘ pour 18 km (au lieu de 16 sur le papier) !

Je suis content, meilleur temps que l’année dernière sur la même distance, et de nuit en plus, j’espère ne pas avoir trop puisé pour le lendemain.

Nous nous retrouvons tous et mangeons dans la salle réorganisée pour le repas.

Retour à la ferme, douche et au lit, en repensant à cette étape sous un superbe ciel étoilé et à celle qui nous attend le lendemain.

6h30, réveil !

descente-GDB.JPGNous partons d’abord déjeuner dans la salle puis retour à la ferme pour nous changer.

Les jambes ont l’air de répondre correctement, les 18 km de la veille ne se font pas trop sentir.

9h30, tout le monde sur le départ, U2 est de retour, les visages sont un peu plus tirés que la veille mais on a le sourire.

Premières foulées, tout va bien, les jambes sont là, mais pour combien de temps ? Question que tout le monde doit avoir en tête …

On emprunte le même parcours que la veille. Nous revoici sur le passage des cordes, le moulin et son pont de singe, le souterrain, et encore les cordes.

Une fois sur le parcours des 30 km, je mets mon lecteur MP3. Le reste de la course risque d’être un peu long avec la fatigue qui commence à se faire sentir.

Je retrouve Pablo, parti un peu vite, sur le ravito au 15 km. Je vois à son visage que c’est dur pour lui ! Nous repartons ensemble, j’essaye de l’encourager, puis je file devant.

Radiohead résonne dans mes oreilles, et me suit tout au long du parcours. Ça me booste bien, je ne pense à rien, surtout pas à la fatigue ni à la lourdeur des jambes.

Le temps est radieux, un soleil magnifique, des températures printanières, des bénévoles souriants .

20 km, nous traversons un village troglodyte, passage dans une habitation de ce type en ruine, avec une échelle à grimper dans une sorte de grosse cheminée. L’espace est très étroit, et je sens un tiraillement dans la jambe.

J’ai peur de m’être fait mal à l’entre-jambe mais au bout de quelques minutes, la douleur passe, ouf !

23 km, un immense filet se profile entre deux collines.

But de jeu : attraper la corde au dessus, et traverser le filet en marchant sur les mailles !

Le vertige se fait ressentir mais le principe est amusant. Je reconnais des amies d’une collègue de boulot, venues encourager les concurrents, on échange deux mots, photo souvenir, et je repars.

Surprise au 25 km, je rejoins Jean-Marc, qui accuse aussi le coup. On coure un peu ensemble, et il part devant.

Jusqu'à la fin, je le garderais en ligne de mire, à quelques mètres devant moi.

Enfin, l’arrivée ! je termine ces 31 km en 3h37’ !

Je suis heureux, j’ai bien gazé pendant la course, à aucun moment le moral n’a fléchît, et mon chrono n’est pas mauvais.

Au total donc, 49 km en 5h47’ et, des kilomètres et des kilomètres de bonheur !

On se retrouve tous, heureux malgré les visages marqués.

Une fois la douche prise et changé, repas dans la salle communale, puis photo souvenir avec le champion du week-end, Thierry Breuil, triple champion de France de trail, qui remporte l’Extrême trail.

Je suis content, ce week-end m’a permis de voir que j’avais le mental pour ce genre d’épreuve, ce qui me rassure grandement pour le GRP cet été !

Nous repartons, encore une fois, enchantés du week-end.

Un énorme bravo aux organisateurs, aux bénévoles, et aux villageois pour leur accueil et leur gentillesse !

C’est sûr, l’année prochaine nous serons présents pour la 10ème édition de cette course atypique et hors norme.

 

Photos de Marsu

Photos de Pablo


Groupe--GDB.JPG

 

 

LA VIDEO

 

Publié dans Running - Trail

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